Texte : Bente van der Zalm
Intro et photos : Florian Baudouin

Le vendredi 2 juin, nous avons eu la chance d’assister à la toute première édition du Slam Dunk Festival en France, à la Halle Tony Garnier de Lyon. Figurant parmi les principaux festivals punk rock britanniques, le Slam Dunk est déjà bien installé en Italie accueillant cette année des groupes comme Sum 41, Rancid, Anti-Flag, ou encore Enter Shikari. Un line-up beaucoup plus fourni que chez nous donc, puisque le festival ne s’y tiendra que sur une soirée et fait surtout office de test. Les stars de la soirée seront les légendaires The Offspring, accompagnés de Billy Talent, Simple Plan et Zebrahead. C’est Oakman qui a été choisi en tant que local support pour ouvrir la soirée. Nous qui les connaissons depuis 2016 et un concert aux abattoirs de Bourgoin-Jallieu (avec à l’époque Stereotypical Working Class et Whist), on a pu assister à leur ascension fulgurante, les voir jouer au Ninkasi Kao en ouverture de Chunk! No, Captain Chunk! et les voir jouer dans cette immense salle en compagnie de groupes mythiques, ça a quelque chose de gratifiant. Alors comment ça s’est passé ? Faut-il recommencer l’année prochaine ? Éléments de réponse tout de suite !

La soirée commence avec Oakman. Ce groupe est originaire de Lyon et c’est tout à leur avantage, car dès l’ouverture avec “All The Way Up”, la salle est en partie remplie et il y a déjà un certain nombre de fans .Au début, le son ne semble pas tout à fait au point et on craint qu’il ne le reste toute la soirée. Ce serait dommage compte tenu de la qualité de l’affiche. Heureusement, après quelques chansons et avec des bouchons d’oreille, nous constatons que le son est déjà meilleur. Après quelques chansons, Oakman nous dit que c’est la première fois qu’ils jouent devant autant de monde. Même si nous nous en doutions, le groupe n’a pas l’attitude de jouer dans un stade, mais ils s’en sortent bien. Ce qui fait un peu défaut, c’est le warm-up. Avec le pop punk et le punk rock, il est courant d’encourager le public à mosher, sauter et faire des circle pit, mais ce groupe ne le fait pas beaucoup. Heureusement, le public de ce soir est assez chaleureux pour compenser doublement.

Zebrahead, par exemple, le fait un peu trop souvent. A chaque chanson, ils trouvent une nouvelle façon de chauffer le public. On en viendrait presque à penser que la salle n’est pas encore assez chaude. Pendant la première chanson, « When Both Sides Suck, We’re All Winners », ils demandent un moshpit mais le public réagit tièdement. Ce qui fonctionne mieux, c’est qu’à la chanson suivante, le chanteur demande si tout le monde veut s’accroupir et sauter en même temps. Cela fait sauter toute la salle et à partir de ce moment-là, le bouchon de la bouteille est retiré et la fête commence vraiment. Au moment de « Falling Apart », un Wall Of Death se forme et ça continue comme ça tout au long du concert.

En regardant autour de nous et en réalisant que la salle n’est qu’à moitié remplie, nous sommes surpris que le concert ne soit pas complet. Il est encore tôt dans la soirée et la salle va se remplir davantage, mais avec autant de grands noms du monde du punk rock, nous n’aurions pas été surpris que le concert soit complet dès le premier jour de la prévente.

Simple Plan arrive sur un sample du thème de Star Wars. La salle semble tendue. Notamment avec la version française de Summer Paradise, Simple Plan est bien connu en France, il n’est donc pas surprenant que les attentes du public soient élevées. Le groupe commence par « I’d Do Anything » et la salle semble tout de suite remplie. L’avantage du groupe est qu’il est canadien et qu’il parle donc couramment le français. La distance entre le groupe et le public est donc réduite. Le chanteur Pierre Bouvier flatte le public qui chante avec lui : vous êtes formidables. Lors de « Jump », tout le monde est encouragé à sauter, mais le véritable clou du spectacle est le tube « Welcome To My Life ». Il est intéressant de noter que le groupe a choisi de ne pas jouer “Summer Paradise” ce soir.

Lorsque Billy Talent entre en scène, il est clair qu’il s’agit d’un groupe qui est là pour la musique. Le talent musical est immédiatement perceptible. Billy Talent n’a pas besoin de fioritures pour offrir un bon spectacle. La musique à elle seule suffit à convaincre le public. C’est un grand contraste par rapport à un groupe comme Zebrahead, par exemple, qui fait surtout du spectacle et cherche constamment à divertir le public. Le public chante à tue-tête les plus grands succès comme Red Flag et Fallen leaves, mais les autres chansons sont également accompagnées d’un chœur de personnes qui chantent. Il faut dire que les groupes précédents ont déjà chauffé les voix et que tout le monde est prêt pour The Offspring.

The Offspring entre en scène et se lance dans « Come Out And Play ». Dès les premières secondes, c’est la fête à la Halle Tony Garnier. L’attitude du groupe est une véritable star attitude. En dehors de cela, il y a peu de spontanéité dans la prestation. Chaque dialogue semble répété et ils semblent jouer les mêmes choses chaque soir. Mais cela fonctionne, alors pourquoi changer ? Le groupe utilise les succès qu’il a connus tout au long de son existence. Parfois, lorsqu’ils jouent des tubes moins connus, l’attention baisse pendant un moment, mais le groupe revient deux fois plus fort et la fête est de retour dans la tente. On remarque que le groupe est un peu plus âgé, car le chanteur Dexter Holland fait plusieurs pauses pendant le concert. Le groupe a bien sûr une solution à ce problème. C’est le moment où le reste du groupe peut faire des blagues et un medley de reprises.

Et oui, bien que le Slam Dunk soit en fait un festival, les temps de jeu des groupes sont un peu disproportionnés. Billy Talent, qui joue le plus longtemps après The Offspring, n’a droit qu’à 40 minutes, alors que le set de The Offspring dure une heure et demie. Bien sûr, c’est The Offspring. Tout au long de la soirée, il est clair que tous les groupes ont grandi avec The Offspring comme modèle, donc la différence doit être là. Mais la différence est énorme.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *