Texte : Florian Baudouin
Photos : Bente van der Zalm

Suite à des circonstances personnelles indépendantes de notre contrôle, nous avons dû quitter le festival toute la journée de samedi. Voici les artistes du samedi dont nous aurions voulu parler : Peuk, Julie, Tom Odell, Joe Unknown, Turnstile, MUNA, Nothing But Thieves, Alice Longyu Gao, Limp Bizkit, Amyl and the Sniffers, High Vis, Dry Cleaning, Stick To Your Guns, Osees.
À charge de revanche ! 

On est donc de retour sur site ce dimanche aux alentours de 14, sans Susanne, dont je (Florian) récupère les articles. Cela nous laisse le temps de manger, boire un coup et s’installer pour Mother Mother en écoutant Zwangere Guy de loin.

Ainsi, c’est à 15h qu’on va attaquer cette journée avec le groupe canadien Mother Mother à l’univers indie rock singulier teinté d’éléments symphoniques. 
Exit les parties symphoniques en live visiblement, puisqu’on n’en voit trace. C’est sur des parties rythmiques envoyées par le batteur Ali Siadat, tandis que les trois chanteurs et chanteuses Ryan et Molly Guldemond et Jasmin Parkin, se livrent à des harmonies vocales qui d’habitude auraient pu être samplées, alors c’est cool. Ils démarrent ensuit le set par “Verbatim” avant d’enchaîner par “O My Heart”, morceau sur lequel ils vont nous faire admirer la façon avec laquelle ils jouent sur les harmonies de leurs trois voix et font taper le public dans les mains, Ils instaurent une belle dynamique, qui est quelque peu brisée par une reprise de “Creep” de Radiohead, qui n’a pas grand chose d’original. On varie les ambiances, en passant par “Burning Pile” et “Arms Tonite”, morceau acoustique. On finit avec “Hayloft”, leur plus grand succès et ver d’oreille par excellence, qui est jouée en medley avec “Girl Alone”. On n’est pas déçus !

On bouge ensuite aux abords de la mainstage, pour l’un des groupes que l’on attend le plus, Dropkick Murphys, sous un soleil de plomb. Un sample de “The Foggy Dew”de The Chieftains retentit, tandis que le nom du groupe apparaît sur l’écran géant de la scène. Le batteur Matt Kelly arrive et se met à battre le rythme, puis les cornemuses retentissent et que les autres membres du groupes apparaissent, On démarre doucement avec une reprise de “The Lonesome Boatman” de The Fureys, alors que la foule chante déjà puis on commence fort avec “The Boys Are Back” ce qui ne calme pas le public. Alors certes, des instruments comme la cornemuse sont logiquement samplés, mais on est agréablement surpris de voir certains musiciens jongler entre la guitare et l’accordéon ou le banjo.
Le chanteur Al Barr s’arrête brièvement pour saluer le public puis enchaîne avec “Johnny, I Hardly Knew Ya”, ce qui enthousiasme encore un peu plus le public qui lance quelques mosh pits. Ce n’est absolument pas surprenant puisque la musique de Dropkick Murphys est ce qui se fait de plus festif et sing along. Le public n’en démord toujours pas et continue de chanter à pleins poumons sur “Rose Tattoo”. En guise de bouquet final, on a le grand tube “I’m Shipping Up to Boston” puis “Until the Next Time”, parfaite chanson d’adieu. Après avoir parfaitement fait le job, Dropkick Murphys quitte la scène sur une outro au piano.

Direction la Marquee à nouveau. Girl in Red hurle “PUKKELPOP-POP-POP” puis débarque sur scène, pas du tout vêtue de rouge puis débute avec “You Stupid Bitch”, à l’atmosphère très alt rock, en arborant déjà l’attitude d’une rock star, crowdsurfant comme une folle après seulement un morceau. Elle assure que ça va être le show le plus bouillant de Pukkelpop avant de continuer avec des morceaux à l’ambiance plus hybride, entre électropop et rock, mais sans changer d’attitude. Elle se saisit de sa guitare sur “Girls”, titre repris en choeur par le public, fait preuve d’une belle énergie et s’arrête régulièrement pour s’adresser au public et introduire ses morceaux, lesquels sont plutôt variés.

C’est au Club, l’une des scènes annexes, que nous attend la suite de nos aventures avec The Amazons, groupe de rock alternatif britannique. Le groupe arrive sans fioritures et après avoir fait résonner ses instruments, commence par “Bloodrush” et se livre à un jeu de questions réponses sur le deuxième morceau, “25”. Il y a quelque chose d’assez old school dans le son du groupe mais aussi dans l’attitude, la gestuelle. Les morceaux rappellent un peu certains hymnes des années 80 dans le style et la signature vocale, notamment “Ready For Something”, au rythme très dansant. 

On se dirige ensuite vers un gros morceau, à savoir la machine de guerre australienne King Gizzard & the Lizard Wizard, ayant sorti pas moins de VINGT-QUATRE albums depuis la création du groupe en 2012, trois desquels nous avions chroniqué en 2022, leur dernier album ayant été sorti cette année. On a même pas le temps de s’apercevoir que le set commence, que les six larrons sont déjà sur scène. L’un des compères s’adresse rapidement au public en faisant référence à Macklemore qui vient de terminer son set sur la mainstage. On commence par “The Dripping Tap”, la voix bourrée d’effets sur un mapping vidéo psychédélique qui sied parfaitement à la musique. Les morceaux s’enchaînent et on a l’impression d’être dans un jeu. Quand on sait qu’il n’est pas rare qu’ils improvisent pendant leurs sessions studio, cette impression se ressent aussi sur scène. Quoi qu’il en soit, que ce soit en studio ou en live, King Gizzard est toujours aussi impressionnant.

On part ensuite rejoindre le set de Knocked Loose, qui a déjà débuté depuis un moment. À mesure qu’on se rapproche du Backyard, on entend des hurlements suraigus de plus en plus prononcés. Une fois aux abords de la scène, on assiste à du hardcore comme on l’aime, avec des descentes mineures bien lourdes, de gros breakdowns sur fond de vociférations… Ils vont même inciter le public à agiter les mains de gauche à droite, chose assez rare sur une musique d’une telle violence, puis va déclencher un circle pit plus habituel. On a pas vu la totalité du set, mais ce qu’on en a vu était un réel high kick dans les dents.

On est à nouveau sur la mainstage pour Balthazar, groupe d’indie pop-rock belge, remplaçant de dernière minute de Florence + the Machine et que l’on avait déjà vu à Hear Hear! l’an passé. Le fait que ce soit ce groupe qui ait été choisi à de quoi surprendre puisque sa notoriété est difficilement comparable à celle de Florence + the Machine. Après, c’est vrai que pour trouver un groupe en deux jours, c’était sans doute une valeur sûre. On est moins hypé que pour Florence, mais on va faire avec. Ils commencent avec “Decency” à l’ambiance mystérieuse qui comprend un thème de violon récurrent. Ils s’adressent au public dans un mélange de français et d’anglais, ce qui est assez étrange puisqu’ils sont flamands, tout comme une grande majorité du public. Comme d’habitude avec Balthazar, leur musique m’atteint très peu, je trouve ça particulièrement plat et redondant et je m’emmerde très vite. Au moins les belges sont contents, mais nous on préfère aller manger avant Foals.

Foals débarque donc sur fond d’un sample synthé et démarre avec “Wake Me Up” puis enchaîne avec “Mountain At My Gates”, ce qui enchante le public d’entrée de jeu. Le groupe a une patte sonore très lisse, “ronde”, avec laquelle j’aurais un peu de mal en temps normal, mais les mélodies, accompagnements de guitare lead, rythmes de basse, sont terriblement accrocheurs, souvent assez dance et les refrains sont anthémiques avec beaucoup de lignes scandées. Voilà une accumulation d’ingrédients qui rend un univers musical appréciable ! À mi-chemin du set, tout le public se met à danser sur “My Number”, l’un des grands succès du groupe. Le chanteur et guitariste Yannis Philippakis descend à plusieurs reprises jouer des solos dans la fosse, devant le public, ce qui est un peu la formule magique pour créer des highlights et se mettre un public dans la poche. On a aussi droit à un moment plus émotionnel avec “Spanish Sahara”, puis on repart directement sur “Inhaler”, que Philippakis termine en hurlant, ce qui contraste avec sa voix plutôt lisse. On a l’impression que plus le set avance, plus le style devient rugueux, ce qui n’est pas pour me déplaire ! Philippakis termine son set en descendant carrément chanter au milieu du public. Sacré set pour se préparer pour la dernière tête d’affiche, The Killers !

Au regard de nos circonstances personnelles, on ne pourra pas écrire sur le set de The Killers. Quoi qu’il en soit, les deux tiers de cette édition de Pukkelpop que l’on a pu voir a largement été à la hauteur de nos attentes. On espère revenir l’année prochaine en capacité de traiter tout ce qu’on voudra !

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