Texte : Florian Baudouin
Photos : Bente van der Zalm

Pas de repos pour les braves, c’est par un début de soirée humide que l’on prend le chemin du Marché Gare pour une soirée visiblement placée sous le signe du post punk psychédélique. En arrivant peu avant le début du concert, on se dit que la salle clairsemée ne ressemble pas à une salle prête à démarrer dans trois minutes. Mais qu’à cela ne tienne, les lumières s’éteignent et soudain la salle est remplie par le reste du public, jusque là caché à l’extérieur de la salle.

C’est Foncedalle qui démarre, dont le nom est évocateur de la prise de toutes sortes de substances illicites. Ils commencent en nous gratifiant de quelques sons de synthés, nous donnant un aperçu de ce qu’ils nous réservent pour la suite. On remarque en premier lieu qu’il n’y a pas de batteur et que les parties rythmiques sont assurées par une boîte à rythme. Les riffs de guitare et de basse sont implacables et relativement répétitifs au sein des morceaux, les variations venant surtout des mélodies de synthé et des effets électroniques psychédéliques. La voix, très réverbérée et parfois avec des effets de type flanger, agit presque comme support aux parties instrumentales. Tout cela a une atmosphère générale très électro, presque synthwave par moments. 

Après avoir changé le plateau et fait quelques balances sommaires, c’est The Psychotic Monks qui commence son set. On a d’abord droit à beaucoup de sons de synthés, alors que l’un des trois chanteurs du groupe, ici le bassiste, commence à scander son texte qui sonne comme une invitation à rejoindre les rangs de quelque obscure secte. Tous les membres du groupe se meuvent chacun de leur côté, donnant l’impression  d’être chacun plongé dans sa propre transe, mais toutefois sans jamais faire preuve de désunion. Musicalement, on oscille entre passages très calmes qui préparent le terrain aux moments de cacophonie pure, beats techno… Soudainement, alors que je suis placé exactement dans l’axe de la salle, plutôt vers l’avant, je vois la foule se séparer en deux. J’ai à peine le temps de me rendre compte de ce qui se passe lorsque je vois surgir devant mes yeux la silhouette de l’un des guitariste, chanteur sur ce morceau, et comme en pleine méditation transcendantale, déclamant un discours sur fond d’effets ambiants. Le groupe n’est pas avare de moyens originaux pour diversifier sa sonorité, comme lorsque le bassiste va souffler de la trompette dans son micro, ce qui va rajouter à la dissonance générale. La dissonance, c’est peut être ce qui caractérise le mieux The Psychotic Monks. Et ce n’est pas une mauvaise chose, car ce n’est jamais désagréable et toujours original.

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