Texte et photos : Florian Baudouin

C’est le printemps ! La soirée est douce, légèrement humide et on se dirige vers le transbordeur, pour une soirée qui s’annonce plus chaude : La venue après moult reports, d’un des groupes de metal moderne les plus influents : Avatar, accompagnés de Veil of Maya et Kassogtha

C’est donc avec Kassogtha, groupe de death metal venu de Genève que l’on commence la soirée. C’est un groupe à voix féminine, la plupart du temps avec des couplets et des bridges growlés, et des refrains au chant clair. La technique des musiciens est impeccable et exposée à chaque instant, il en va de même en ce qui concerne la technique vocale de la chanteuse Stéphanie Huguenin. Nonobstant, on a du mal à trouver ce petit truc qui les différencierait de beaucoup d’autres groupes… On aimerait les voir mettre cette technique au service de morceaux un poil plus originaux, notamment dans la mélodie des refrains.

Veil of Maya prend rapidement la relève. Après un court sample d’introduction, le chanteur Lukas Magyar harangue le public avant que le groupe ne se lance dans une dizaine de titres tous straightforward, direct dans ta face. La vibe est ici clairement orientée électro, à base d’effets et de riffs souvent syncopés. Le chant oscille entre growl, scream et chant clair, les morceaux comportant parfois seulement du chant saturé, parfois des refrains mélodiques, les mélodies sont assez anthémiques, mais pour autant, il n’y a pas vraiment de titre qui semble sortir du lot et dont on se rappellera des jours après être sorti de la salle. On va dire que c’est un bon moyen de chauffer le public pour la suite !

Avatar se fait attendre. Cinq minutes après l’heure prévue du début de leur set, le public se met à scander leur nom. C’est alors que l’obscurité se fait sous les acclamations du public, avant que les projecteurs ne se concentrent sur la batterie, derrière laquelle John Alfredsson fait son apparition en premier. On voit vite que ce set sera spectaculaire, notamment avec beaucoup de mise en scène. Alfredsson tape quelques grands coups de caisse tom à la manière d’un automate, avant que quatre sortes de cages ne s’ouvrent pour libérer les autres membres du groupes, agissant là aussi à la manière d’automates, sauf Johannes Eckerström, le frontman, grimé en clown comme à son habitude. Ils commencent en interprétant Dance Devil Dance, le titre phare de leur dernier album, Eckerström jouant avec une canne, et faisant toutes guignoleries. On continue avec “The Eagle Has Landed”, que des titres qui vous emportent et propices à faire chanter le public. Celui-ci est aussi très enthousiaste au moment de chanter “Bloody Angel”. Peu après, au moment de jouer “Puppet Show”, Alfredsson capte l’attention de l’auditoire en ralentissant progressivement le tempo puis en réaccélérant. Soudain il pointe vers le haut de la salle, puis on se rend compte que Eckerström en avait profité pour monter sur la passerelle, non loin du plafond de la salle ! Alors que le groupe continue de jouer, Eckerström va sculpter un chien en ballon de baudruche sous les applaudissements du public et même sortir un trombone et en jouer. Sur le morceau suivant les deux guitaristes Jonas Jarlsby et Tim Öhrström vont se livrer à une battle de solos et sur “Black Waltz”, on apporte une caisse contenant un bouquet de ballons de baudruches, dont va s’emparer Eckerström tout le long du morceau. Tout de suite après, il va jouer “Tower” seul au piano. Lors des deux titres suivants, tous les musiciens sont sur le même plan, Alfredsson étant descendu de son drumkit pour se placer derrière un kit debout. Deux banderoles représentant Jonas Jarlsby comme un roi sont ensuite dépliées des deux côtés de la scène pour “A Statue of the King”, alors que ce dernier fait son retour sur scène grimé en roi. Eckerström s’adresse une fois de plus au public, délivrant un speech avant “Smells Like a Freak Show”. Au cours du morceau on a même l’impression de l’entendre hurler “faites du bordeeeeeeel”, mais on ne peut pas trop en être sûr !
Ils vont finir en apothéose avec leur plus grand hit, “Hail the Apocalypse” pour le plus grand bonheur de tout le monde. On peut entendre un sample de “We’ll Meet Again” de Vera Lynn alors que le groupe salue le public avant de quitter les lieux.
Vous l’aurez compris, ce n’est pas seulement un concert auquel on assiste avec Avatar, mais un spectacle à part entière, avec une multitude de highlights. Il n’y a pas toujours besoin de feux d’artifices et d’engins pyrotechniques à la Rammstein pour faire du grand spectacle, parfois quelques accessoires et un peu d’acting suffisent !

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