Texte : Bente van der Zalm
Photos : Lisanne Lentink

Le 18 janvier, nous investirons l’une des nombreuses scènes de Drie Gezusters à Groningue à l’occasion des Penguin Showcases (soutenus par Eurosonic Noorderslag). L’équipe de CHAOS a sélectionné pour vous les plus grandes promesses de l’année à venir pour jouer quelques gros sets. L’une d’entre elles se nomme Two and a Half Girl, qui a sorti l’album Evidence of a Broken Mind l’année dernière. On a parlé avec Daan Lutgerink (guitare/chant), qui forme le groupe avec Chris Walthaus (basse), Juliët van de Laak (chant), Pim Cruiming (guitare/chant) et Anne Heymeriks (batterie).

Pour les gens qui ne vous connaissent pas encore : présente-nous Two and a Half Girl.  
On est d’Utrecht et on fait de la musique agressive. À notre manière, on combine le punk emo et le rock. Je pense que c’est l’explication la plus simple de ce qu’on fait. En live, on essaie toujours de faire la fête avec tout le monde. Nos textes sont sérieux, mais on ne veut pas être sur scène en tirant la gueule.

Comment vous vous y prenez ?
On essaie d’y mettre beaucoup d’énergie, mais comme on est un groupe agressif, il est important qu’on ne donne pas l’impression d’être en colère. On nous voit souvent sourire sur les photos et sur scène. Je suis sûr qu’il y a d’autres groupes qui font ça, mais on pense que la scène appartient à tout le monde. Si tu veux monter sur la scène et sauter, c’est tout à fait possible. Par conséquent, il y a souvent une atmosphère joyeuse à nos concerts.

Et à propos des paroles, tu as dit qu’elles étaient sérieuses. Peux-tu en dire un peu plus à ce sujet ?
Dans notre musique, on aborde souvent des sujets sérieux. Les paroles parlent de choses que nous pensons être importantes. Ça peut être très large, parfois il s’agit de choses qu’on veut mettre en évidence dans le monde. Par exemple, on a écrit une chanson sur le tabou qui entoure le fait de parler quand on ne va pas bien. En général, ce sont des choses auxquelles on pense ou sur lesquelles on a quelque chose à dire. Du coup on veut un exutoire, et la musique fonctionne bien pour ça.

Avez-vous rencontré des personnes qui n’étaient pas du tout du même avis ?
Non, pas vraiment encore. C’est peut-être aussi parce que les personnes qui nous écoutent ont les mêmes idées que nous sur le monde. C’est aussi possible que lorsque nous sommes très directs sur un sujet, les personnes qui ne sont pas d’accord avec nous n’écoutent pas non plus la chanson. Je ne sais pas, mais jusqu’à présent, tout le monde est plutôt positif et pense que c’est cool que nous en parlions. Mais je ne sais pas si les personnes qui ne seraient pas d’accord viendraient nous voir pour le dire.

Autre chose : vous êtes d’Utrecht. La ville vous influence-t-elle ?
Personne ne vient lui-même d’Utrecht, mais le groupe est d’Utrecht. La plupart d’entre nous vit ici. Il est difficile de dire comment une ville vous influence, mais la scène d’Utrecht nous influence sans aucun doute. Il y a beaucoup de groupes qu’on trouve cool. Deux de nos membres travaillent dans le pub et le centre de répétition dB’s, ce qui nous permet d’être bien ancrés dans la scène musicale d’Utrecht. Il y a beaucoup de groupes qui font la même musique que nous. Alors bien sûr, ça te touche quand ces gens te donnent de nouvelles chansons à écouter. Les amis vous disent quels groupes écouter ou quel nouveau disque est sorti. Ça nous permet de rester inspirés. En ce sens, Utrecht nous influence, mais ce n’est pas la ville où nous sommes nés tous les cinq et où on a appris à faire du vélo.

Y a-t-il un groupe en particulier qui vous influence ?
Nous écoutons tous des styles complètement différents. Il y a assez peu de groupes que nous aimons vraiment tous ensemble, mais quelqu’un a décrit une fois après un concert qu’elle reconnaissait le style dans le côté le plus hard de Paramore et un peu de Everytime I Die et Comeback Kid. Puis on s’est dit « oh oui ! on aime vraiment ces trois groupes ». À côté de ça, il y a aussi beaucoup de groupes que nous trouvons incroyables mais qui sont moins reconnaissables dans notre style. 

Comment vous est venue l’idée de faire de la musique ensemble ?
On était tous en classe ensemble, mais on a surtout appris à se connaître en dehors de l’école en faisant de la musique. J’ai commencé le projet avec Anne et Juliët, notre batteuse et notre chanteuse, parce que nous aimions tous les trois plus ou moins la même musique. Et puis Pim et Chris nous ont rejoints. Au début, c’était une sacrée recherche. On a adapté notre style pour que tout le monde puisse s’y reconnaître. Mais à un moment donné, tu trouves une sorte de méthode qui fonctionne pour tout le monde. De nombreuses concessions sont faites au sein de notre groupe. La musique qu’on fait n’est pas celle que l’un d’entre nous écoute et que les autres n’écoutent pas du tout. Ce déclic s’est produit davantage en cherchant consciemment ce qui fonctionne pour nous, plutôt qu’un déclic musical automatique.

Est-il difficile de trouver le juste milieu entre vos goûts musicaux ou cela vient-il naturellement ?
C’est parfois difficile. Mais il y a souvent des idées et ensuite on se met d’accord sur l’idée qui fonctionne le mieux. Ça va parfois dans un sens et parfois dans l’autre, sur le plan stylistique, mais aussi en termes de goût. Et oui, si c’est une bonne chanson, tout le monde peut passer outre le fait qu’elle soit un peu moins à leur goût. Mais il faut qu’on l’adore tous les cinq.

Est-ce que quelqu’un est plus dominant à ce niveau dans le groupe ?
Pim et moi prenons l’initiative de l’écriture et je pense qu’on serait aussi les premiers à le dire quand on ne pense vraiment pas que ça soit bien. C’est aussi parce que nos goûts en matière de musique sont très éloignés, mais pourtant pas du tout. Il y a beaucoup de groupes que j’aime et qu’il n’aime pas et vice versa, et il y a aussi beaucoup de groupes qui se correspondent. Donc à un moment donné, je sais quel genre de trucs il aime et il sait ce que j’aime. Et puis peut-être que c’est bien de regarder dans cette direction quand on commence à faire de la musique.

Maintenant, à propos de l’année passée : quelle est la chose la plus importante que vous ayez faite ?
Sortir un disque est, bien sûr, la chose la plus cool qui soit. Nous avons aussi joué en Allemagne. Ça s’est très bien passé et ça a été très cool, donc nous le referons l’année prochaine. Pour moi, c’était le point fort, mais peut-être que les autres membres du groupe donneraient une réponse différente. Je ne sais pas vraiment. 

Avez-vous d’autres projets pour 2023, à part jouer à l’étranger bien sûr ?
On va faire beaucoup de concerts et on travaille déjà un peu sur de la nouvelle musique. On va donc définir un peu la tendance. Mais surtout jouer beaucoup. On a sorti le disque en septembre et j’ai l’impression qu’on a fait entendre à tout le monde à quel point on trouve ce disque cool, donc ça inclut encore quelques concerts.

L’année commence donc bien en jouant à Groningue. Vous y avez déjà joué ?
Oui. On a joué à Vera l’année dernière en première partie de Tusky et Beach Dog. C’était un très beau concert. Et on a déjà joué en parallèle du programme de l’Eurosonic Noorderslag à quelques reprises. Donc nous y sommes allés plusieurs fois. Et notre guitariste est originaire de Groningue, donc c’est toujours un peu comme un match à domicile.

Donc ça va marcher ! Avez-vous une chanson qui vous caractérise en tant que groupe ?
Du coup, comme on met tellement d’influences différentes dans le groupe, je trouve difficile de choisir une seule chanson. Mais je pense que « Fire » nous correspond bien. C’est un bon combo de tous les éléments qu’on trouve cool dans la musique agressive et qui reviennent dans notre musique. En ce qui concerne les paroles, je pense que Fire est la meilleure carte de visite.

Et puis la dernière question : avez-vous une anecdote amusante à propos du groupe ?
Avec nous, c’est toujours méga fun. Peu importe si on fait salle comble ou si on joue devant trois personnes, même si c’est une heure de route, même si c’est huit heures de route, il faut que ce soit plaisant pour nous. Il y a donc toujours beaucoup d’espièglerie aussi. Tout n’est pas idéal à écrire noir sur blanc, mais c’est toujours une fête ! 

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