Texte : Bente van der Zalm
Photos : Florian Baudouin

Un concert à guichets fermés un mardi soir. Inutile d’en dire beaucoup plus. On constate que les gens font désormais tout ce qu’ils peuvent pour retrouver cette sensation de concert « à l’ancienne » et familière. Y compris à un concert de metal de Dvne et Déluge au Rock N’ Eat. Pour les groupes, cela fait également longtemps qu’ils ne sont pas montés sur scène et la question est de savoir s’ils peuvent encore le faire. Et le public sait-il encore ce que signifie s’amuser et se laisser aller ? Spoiler : la réponse à ces questions est un « oui » retentissant.

C’est à Dvne d’ouvrir cette soirée avec un beau programme. Avant que Dvne ne commence à jouer, ils se checkent tous pour se souhaiter bonne chance. On demande au public s’il n’y a pas trop de fumée, mais d’après les têtes qui tremblent, ce n’est pas trop grave. Une bonne raison d’ajouter un peu plus de fumée de toute façon. La scène est un peu petite pour cinq personnes, mais cela ne semble pas les gêner. Il est clair que le quintet entretient une bonne relation et cela se ressent également dans leur manière de jouer ensemble. Comme on peut s’y attendre et comme c’est le cas pour beaucoup d’autres groupes en ce moment, il s’agit à nouveau de la première tournée après la pandémie qui a tenu tout le monde dans le noir.
Le groupe est si bien rodé et entraîné qu’il a dû passer beaucoup de temps dans la salle de répétition pendant le corona (ou les semaines précédentes). Dès le premier instant, le public réagit avec enthousiasme à la musique et cela ne diminuera pas au cours de la représentation. Il est remarquable de constater qu’une grande partie de ce public est masculine. Il y a beaucoup de place pour les moments de headbanging dans les premières chansons et quand la troisième chanson commence, cela devient plus difficile parce que les percussions sont plus rapides et plus mélodiques ici. Après cela, la plupart des instruments tombent et les voix restent. Ce moment de calme nous permet de reprendre notre souffle, afin de pouvoir encore nous déchaîner durant la fin du morceau. Le chant et le scream sont assurés par deux chanteurs différents. L’alternance plus fréquente entre l’animation et le calme permet de retenir l’attention du public. Le public est très calme dans ces moments de silence et très enthousiaste lorsque la musique le demande. À la fin de chaque chanson, des acclamations et des hurlements retentissent et le groupe apprécie clairement cela. Le groupe n’est pas très bavard, mais à mi-parcours, il prend le temps d’exprimer sa surprise quant au public venu assister à ce concert à guichets fermés un mardi, par l’intermédiaire de l’un des chanteurs-guitaristes du groupe, français. Ils ne sont pas du tout timides, ils sont heureux de recevoir des acclamations et lorsqu’ils jouent un solo, ils recherchent les projecteurs. La cerise sur le gâteau est la dernière chanson qui complète l’ambiance de la fête. Dès les premières secondes, il y a un moshpit et la foule applaudit avec enthousiasme, le bassiste s’y joint également avec joie.

Lorsque Déluge entre en scène, un léger applaudissement retentit dans le public. Cependant, lorsque Déluge prend son temps, le public s’impatiente et crie « allez ! » à tue-tête de tous les côtés. Néanmoins, le groupe reste stoïque au milieu d’un tas de fumée, dos au public. Puis soudain, la musique de pause s’arrête, la lumière devient bleue et nous entendons de l’eau, étant donné le nom du groupe, cela fait sens.. Par-dessus, un piano retentit. Ils savent comment faire monter la tension, car ce phénomène dure assez longtemps. Puis ils se retournent. Le frein est désactivé.
La lumière clignote tout aussi violemment que cette musique retentit après le piano calme qui la précède. Les sourires qui apparaissent un à un sur les visages des visiteurs reflètent la perte de l’année écoulée et la gratitude d’être de retour. Encore une fois, il y a des chants enthousiastes et des circle-pits. Déluge est un groupe de post-black metal français. La musique alterne entre des passages intensément rapides avec énormément de galoping et d’autres passages plus lents. On ne s’ennuie jamais tant les morceaux sont variés en leur propre sein. Ce qui frappe, c’est que le groupe est encore moins bavard que ses prédécesseurs. Une attitude qui sied parfaitement à l’atmosphère musicale du groupe.

Sounds Like Hell Productions

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