Texte et photos : Florian Baudouin

Allez c’est parti pour ce quatrième concert en une semaine. Je ne me plains pas, loin de là, mais il s’agirait de penser à dormir un de ces jours. Ce mardi soir au Transbordeur, l’affiche à de quoi allécher : deux des groupes de metal progressif très en vogue du moment, Haken et Between the Buried and Me se partagent la tête d’affiche, et sont accompagnés par une première partie intéressante, Cryptodira.

On a d’abord la surprise en arrivant de constater que le concert à lieu sur la petite scène du Club Transbo ce qui a pour premier effet de me faire ronchonner sur le fait de devoir se frayer un chemin pour les photos, mais une fois chose faite, on se rend vite compte que ça renforce considérablement la proximité entre le public et les groupes et c’est plutôt une très bonne chose, surtout vue l’ampleur considérable des groupes en question.

Bref, c’est donc Cryptodira qui est chargé de lancer les hostilités. Ce groupe se trouve dans un registre bien plus hardcore et violent que le reste de l’affiche. On va alterner entre des parties entre justement ces parties violentes avec hurlements et gros riffs, et des parties cleans jazzy. Parfois, on entend même des screams suraigus qui rappelleraient presque le black. Lors de l’avant dernier morceau, le chanteur guitariste change d’accordage au beau milieu du morceau ce qui a pour effet de faire baisser la tonalité d’un bon ton et de donner à la suite du morceau un style lourd, beatdown. Beaucoup de choses intéressantes chez ce groupe. Venus de New-York, ils ne cessent de répéter à quel point ils sont heureux d’être là et de partager la scène avec les deux monstres en tête d’affiche.

C’est ensuite Between the Buried and Me qui enchaîne. On ne connaissait jusque-là ce groupe que de nom, mais on sent que la tension monte d’un cran. On entend quelques personnes dans l’assistance raconter que c’est spécialement pour les voir qu’ils sont venus ce soir. On redouble d’attention. La salle est plongée dans l’obscurité, alors que les membres du groupe foulent les planches au son d’un sample. Le groupe commence a jouer sous une explosion de lumières colorées de tons pastel, rose, violet, bleu clair… et WOW quel claque je me suis pris avec eux. Déjà la présence du chanteur Tommy Giles Rogers est incroyable, il ne cesse de faire de grand mouvements amples et de se pencher au-dessus du public. Le style du groupe est singulier également. Il baigne dans un univers merveilleux au sens littéraire du terme, on s’imagine donc embarqués dans un conte macabre, un peu burtonien. Le public se fait enthousiaste lorsqu’il entend le début de “Dim Ignition”, qui fait office d’intro à “Famine Wolf” qui comporte un solo incroyable alliant sweep et tapping. Les parties lead sont de toutes façon toutes folles et exécutées avec une technique irréprochable, les parties de synthé de Rogers renforcent le côté grand-guignolesque dont on parlait plus tôt et les morceaux sont tous des énormes bangers. Oui, je suis tombé amoureux de ce groupe et leur performance se place instantanément dans mon top 1 de l’année jusque là.

 

Ensuite, ce sont les membres de Haken, tous de chemises à fleurs vêtus, qui montent sur scène. Les instrumentistes jouent une intro seuls avant d’être rejoints par le chanteur Ross Jennings. Les deux guitaristes jouent sur des guitares headless, ce qui permet un accordage plus précis. Les rythmes de Haken, en plus de changer fréquemment au sein des morceaux sont toujours surprenants. On pense notamment à ce passage de tapping doublé entre la basse et la guitare lead, complètement jazzy et au rythme timbré. Les passages instrumentaux étant nombreux, Jennings, se met souvent en retrait du groupe sur le côté de la scène, à ces moments-là. On le surprend à réaliser quelques pas de danse tout seul dans son coin, si bien qu’on se demande parfois s’il va bien. Le synthé donne au son de Haken un côté plus électro que Between the Buried and Me, leur son est également plus pop, sans scream, la voix chaude et puissante de Jennings incitant le public à chanter sur les refrains ou à faire des chœurs. Le public d’ailleurs, est enthousiaste mais se montre plutôt sage. Tout juste va-t-il se mettre à sautiller quand Jennings lui demande de bouger.

On n’aura pas vu passer les trois heures de ce concert ! Haken confirme qu’ils sont aussi chauds en live qu’en studio et je réitère ma mention spéciale à Between the Buried and Me qui est peut-être ma plus belle découverte live.

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