Texte : Lucas Rebreyend
Photos : Lucile Thoron

Il y a quelque chose de toujours un peu sacré que d’aller voir en concert un groupe dont la musique nous accompagne depuis longtemps … « ça y est, je vais les voir en vrai ». La chance est doublée ce soir car je suis aussi responsable d’interviewer Baston, formation bretonne de krautrock psychédélique qui fait un détour par notre ville sur la fin de leur tournée supportant leur tout nouvel album La Martyre.
Le Sonic est une péniche lyonnaise de renom, cachée au fond d’un quai du 5ème arrondissement, comme un repaire d’initiés. A l’instar de salles comme l’Epicerie Moderne (Feyzin) ou le Farmer (quartier Croix-Rousse), c’est un lieu qui combine l’accueil de groupes relativement confidentiels et une qualité sonore exemplaire. A l’intérieur, il fleure bon un parfum d’habitués, les sourires sont aisés et l’on sait sans forcément se connaître que l’on vient vibrer à l’unisson sur la musique d’un groupe pas très connu mais qui nous est cher ; de précieux moments en perspective.

Mais revenons-en aux faits. Arrivés en début de soirée avec Lucile, amie de longue date et photographe de la soirée, nous croiserons par hasard les membres de Baston tout juste sortis de la péniche pour aller faire un tour en ville. Coup de pot, car ils n’étaient pas au courant de l’interview. On passera quelques heures ensemble, pour finalement retourner au Sonic où ils se prêteront de bon cœur à l’exercice des questions et des photos de groupe.

21h, début de concert, avec Luje. Totalement étranger à ce groupe, c’est un sacrée bonne surprise. Un gros son shoegaze supportés par 5 musiciens dont la complicité fait chaud au cœur, et dotés d’un sens mélodique assez impressionnant. Entre ballades cosmiques évoquant Tame Impala et envolées lyriques réminiscentes de Slowdive, le groupe fait mouche. Ils achèvent leur set avec un titre évocateur, « Motorik », rythmique sans concession quasi-rock’n’roll. Chapeau !

Le temps de faire tourner la tireuse à bières et la baraque à hot-dogs (oui, ils mettent les formes au Sonic), la foule se masse à nouveau devant la scène où Baston finit de s’installer tranquillement. La batteur fend la foule vers le bar pour une ultime pinte, et le groupe se lance d’un coup dans son set sans transition, avec les deux premiers morceaux de Primates, l’album de 2019 qui me les a fait découvrir. La salle se chauffe, et le groupe embraye sur les nouveaux morceaux. On regrette le manque de communication avec le public, mais les gars ont l’air de s’éclater, Maxime au chant et à la guitare est en transe, sans commune mesure avec sa sérénité durant l’interview. Donnant la part belle à leurs premiers morceaux, le groupe oscille entre ses nouvelles sonorités presque new-wave et des pistes franchement garage, avec notamment un solo de kazoo amplifié du plus bel effet. Après une reprise de Death in June où la guitare change de mains pour laisser Maxime déclamer le texte de « Fields », le groupe nous achève avec un titre hybride mêlant « Maybe I’m Dead » de leur premier EP Gesture et le lugubre instrumental « Viande » qui sample des extraits de l’émission « Faites Entrez l’Accusé ». Ils nous saluent sobrement, et merci bonsoir.

Cette soirée aurait pu être encore plus mémorable si le groupe avait tenté un peu plus d’échange avec le public, mais c’est aussi un parti pris, et on aura une fois de plus passé un grand moment sur le Sonic, sous le signe du garage-rock made in France !

== Setlist ==
DRANG NACH OSTEN
PRIMATES
SWORD
SAPHIR
CAPRI
ZODIAC
NEPTUNE
FLASH FIELDS (DEATH IN JUNE COVER)
MAYBE I’M DEAD / VIANDE

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