Texte : Bente van der Zalm
Photos : Florian Baudouin

En ce samedi 28 mai, il y avait des courageux pour mettre de côté la finale de la Champions League et la dernière chance française à Roland Garros et venir assister à joli plateau constitué de The Ocean, Pg.lost et Psychonaut. Alors soit le public n’avait que faire du sport, soit il brûlait d’impatience de pouvoir enfin assister à ce concert reporté pour la troisième fois !

Le trio de sludge progressif Psychonaut, originaire de Malines en Belgique, ouvre la soirée. Les chansons, souvent assez longues, se construisent lentement, en commençant par une focalisation sur la batterie, après quoi les guitares entrent en scène et l’intensité augmente légèrement. Les parties instrumentales jouent un rôle important dans la musique et se suffisent à elles-mêmes, mais le chant du bassiste Thomas Michiels et le scream du guitariste Stefan De Graef apportent un bon complément.

Ensuite, c’est au tour de Pg.lost de Norrköping, en Suède. Ce quatuor débute par l’entrée en scène du batteur et une minute de sons principalement atmosphériques. Après cela, le reste du groupe entre en scène. Le début est un peu maladroit mais quand le groupe commence vraiment, nous sommes immédiatement hypnotisés par la musique. Les compositions de ce groupe ne contiennent pas de paroles, mais le bassiste utilise sa voix comme un instrument à part entière. Contrairement aux deux autres groupes, dont la langue maternelle n’est pas non plus le français, ces gars-là n’essaient pas de parler français. Après une tentative d’atteindre le public en anglais et une blague sur le fait de parler en suédois, le silence se fait. Peu importe, la musique de Pg.lost saisit, elle fait osciller les têtes du public et nous prépare à The Ocean avec une bonne impression.

Lorsque, lors de la balance de The Ocean, on prépare un fauteuil, on commence déjà à voir les points d’interrogation qui traversent la pièce : Un fauteuil. S’agit-il d’une forme particulière de spectacle (je pense à des spectacles anciens de Marilyn Manson, par exemple), s’agit-il d’une décoration, ou le chanteur souffre-t-il de problèmes de santé ? Le fan averti sait que c’est effectivement le cas ici. Le chanteur Loïc Rossetti s’est cassé les deux jambes il y a quelques mois et en souffre encore. Cependant, la chaise n’est pas placée de manière très pratique ; elle se trouve au fond de la scène dans la fumée (et cette fumée était abondante) et non sur une élévation. Il est donc assez difficile, surtout pour les personnes situées à l’arrière, de voir le chanteur. Heureusement, la musique reprend tout de suite et il y a quatre autres musiciens que nous pouvons regarder jouer leur musique. L’ouverture Triassic a une intro calme, suivie par des voix monotones, après quoi les guitares et les cris éclatent et on revient aux voix monotones. Les contrastes sont grands et les rythmes changeants déroutent parfois, mais de façon très agréable. Même assis sur sa chaise, Rossetti parvient à faire sortir toutes les hauteurs et intensités de sa voix puissante. On peut facilement l’imaginer marchant autour de la scène et se penchant pour hurler à pleins poumons. Nous en avons déjà un avant-goût dans Permian : The Great Dying lorsque Rossetti décide de se lever et de s’asseoir sur le bord de la scène. Cela a un goût de reviens-y et nous aimerions voir le groupe à nouveau dans le futur.

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