Texte : Shannon van Eis

C’est tout un défi que de percer dans la musique. Mais lorsque tu perces pendant une pandémie, les gens sont un peu moins au courant. Deux ans après la sortie de « Every Bad », le groupe Porridge Radio de Brighton sort « Waterslide, Diving Board, Ladder To The Sky ». Un disque avec une forte cohérence d’émotions différentes, doublé de paroles qui découlent de l’anxiété existentielle de la vie et du monde qui l’entoure. La couverture de l’album s’inspire des œuvres de l’artiste Eileen Agar.

Bref, « Back To The Radio ». Un morceau d’ouverture dynamique avec une accumulation qui se brise ensuite en une fin puissante. La chanteuse Dana Margolin décrit cette chanson comme un grand « bonjour » d’introduction ou un grand adieu cérémoniel. « Lock all the windows, and shut all the doors. Get into the house and lie down on the cold hard floor ». Fascinant, mais aussi fascinant à cause de sa structure en plusieurs couches. Dans « Trying », les questions « Et si ? » sont posées à plusieurs reprises. « What if it feels like nothing at all? »

« I was in your dream last night, I came to tell you everything ». « Rotten » est une combinaison mélancolique de synthétiseurs et de guitares avec des voix qui ressemblent à celles de Big Thief. On retrouve également cet aspect dans « U Can Be Happy If U Want To ». La fragilité de la voix de Margolin laisse entendre que les émotions et l’honnêteté jouent un grand rôle. « The Rip » est accompagné d’une ligne de basse lourde qui ressemble presque aux « heartaches » des paroles. Brut, sensible et réaliste.

Ainsi, « Back To The Radio » montre que le groupe a une fois de plus réalisé un album solide. Un processus expérimental dans lequel le jeune protagoniste tente de découvrir ce qu’est l’amour et la vie. Plus important encore, il s’agit de l’acceptation de soi.

Secretly Canadian

Photo : Matilda Hill-Jenkins