Texte : Paul van der Zalm

À partir du 9 septembre, le festival annuel itinérant Popronde, aux Pays-Bas reprend ses droits. C’est l’occasion de découvrir des talents en devenir, qu’il s’agisse de jeunes groupes ou de singer-songwriters (encore) timides. Pale Puma, le groupe de Django Duijns, 29 ans, est l’un des groupes les moins novices. Il est complété par Rosie Derksen (guitare solo), Remy de Kok (basse) et Roemer Vermeulen (batterie). Ce n’est donc pas un hasard si c’est aujourd’hui que sort le premier album Haunted By Dreams That Were Never My Own via le label Excelsior.

Si l’on considère en outre que l’album a été produit et mixé par Frans Hagenaars et Marien Dorleijn (Moss), les attentes sont forcément plus élevées.

Le titre d’ouverture et single est d’emblée une entrée en matière parfaite à cet égard. Il s’agit d’une dreampop up-tempo avec une ambiance années 80 et des sons de synthé qui l’accompagnent. Le ton est enjoué, mais l’inspiration vient d’une exposition sur la vie tragique de Nick Drake et le titre est une référence directe au titre d’une de ses chansons. Musicalement, le groupe ressemble beaucoup au groupe Meadowlake de Groningue, et si vous écoutez attentivement, vous pouvez entendre Robin Kester s’occuper de la deuxième voix.

Le deuxième morceau est du même acabit, mais malheureusement pas du même niveau : il est un peu plus simple dans sa structure et les lignes de chant sonnent parfois un peu faux lorsque le chant suit la musique et non l’inverse. Mais ce titre donne le ton pour le reste de l’album, car il est clair que le groupe a développé son propre son, dans lequel on remarque notamment que l’accent est mis sur des notes de guitare sautillantes et bien placées, à la manière de Canadian Tallies (pour ceux qui connaissent ce groupe).

C’est peut-être une coïncidence que le nom de Pale Puma soit proche de celui de Tame Impala, car ce groupe pourrait être une référence pour le single Cigarette Still Burns. La chanson a une cadence inhabituelle avec beaucoup d’emphase sur le rythme, y compris dans la ligne vocale. Ce n’est pas une mauvaise chanson, mais elle pourrait devenir agaçante à la longue. Turning Away parle de se libérer des mauvaises influences de son entourage et est une chanson musicalement plus excitante avec des sons de guitare éclatants et une fin marquée, et la chanson Cast A Shadow, au son enjoué, est plus ou moins en rapport avec cela : comment rester à flot dans ce monde avec toutes ses propres incertitudes.

L’album est assez varié, puisqu’au lent (et peut-être même un peu ennuyeux) morceau Constellation s’opposent Velvet Splendour et Sea of Discontent à la vitesse du galop. Et The World Below, qui raconte une rencontre avec un fantôme du passé peu sympathique, se caractérise par des sons de guitare et des effets inversés étincelants, ainsi que par un rythme de marche. Une fois de plus, on remarque que les lignes vocales peuvent encore être améliorées, mais heureusement, la participation à Popronde offre de nombreuses possibilités à cet égard !

Pour finir sur une note positive, le morceau final LMFG est tout aussi bon que le morceau d’ouverture : dreampop avec une intro puissante et de belles harmonies vocales, qui aboutissent à un climax puis à une fin qui s’éteint.

Excelsior Recordings

Photo : Lisa Brammer