Texte: Arjen Bloem

Cinq ans après avoir sorti Exhale, le quartet Intergalactic Lovers présente un nouvel album. Avec Liquid Love, le groupe de synthpop belge compense le retard. L’album de quatorze titres passe de rythmes rapides et chaleureux à des souffles séduisants, parfois même doux, avec une note d’urgence. Mais surtout, il forme le son familier et profond sans être ennuyeux.

Le titre d’ouverture « The Heart Beaten Beats » est empreint d’un certain mystère. Plus que suffisant pour éveiller la curiosité à écouter l’album entier. L’écran de fumée du morceau d’ouverture est dissipé par la chanson d’amour ‘Bobbi’. Avec cette chanson, le groupe transmet très vite un message clair. Ce qui est frappant, c’est que le groupe discute beaucoup du comportement des gens et du sens de la vie. 

Les valeurs centrales comme l’amour et la peur ont leur place. Comme une sorte de réflexion sur la réalité, enveloppée de synthés pop, de métronomes et de riches arrangements, la voix mystique de Lara Chedraoui chante des louanges. Des thèmes qui sont devenus particulièrement clairs pendant la pandémie de Covid-19. Il est difficile de les exprimer avec des mots. Dans la chanson bilingue « La Folie », cela prend tout son sens. « Cette vie c’est la folie ». Mais aussi dans « Waves of Desperation », « Shellshocked heart is frozen mortified of moving, panic is booming » et « Rise », « Take your time to heal and hurt and leave your past behind », où une mélodie un peu douce enveloppe un message sans détour.

En ce sens, le titre de l’album Liquid Love est un choix approprié. L’album est complet et tout sauf monotone. L’amour est un concept qui va au-delà du simple bien-être, c’est aussi une forme de souffrance. Cette idée est soigneusement développée, ce qui rend l’écoute agréable. Avec Liquid Love, le groupe continue tranquillement sur la voie du mantra : ne t’écarte pas de ta route. Et c’est une bonne chose, car cette multitude montre la maturité d’un des groupes de synthpop les plus mystérieux de Belgique. Chapeau ! 

Mattan Records

Photo : Guy Kokken