Texte : Florian Baudouin

Même si Dizorder n’a pas encore percé à grande échelle, le groupe de modern metal originaire de la région parisienne commence à se frayer un chemin sur la scène française, notamment en ouvrant pour Silverstein et en jouant aux côtés de Zuul-FX ou Smash Hit Combo. Après un premier EP, “Moon Phases”, Dizorder arrive cette année avec son premier album, “Sky//Light”.

Les groupes de metal à voix féminine se font rares, d’autant plus lorsqu’il s’agit de scream, et d’autant plus sur la scène française. De quoi susciter notre intérêt dès les premières secondes de l’album, avec  l’intro “Maria//Terrae” qui commence par un simple clavier avant de monter en puissance en ajoutant des éléments symphoniques, puis les instruments que le groupe utilise habituellement, ainsi que le scream de Chloé. Celle-ci va par ailleurs se révéler époustouflante de maîtrise tout au long de l’album,avec son panel vocal qui peut varier entre screams aigus, chant clair, mais également avec des passages chuchotés, voire même rappés. On notera l’utilisation constante de reverb sur la voix qui donne une dimension presque mystique aux lignes vocales. 

Les titres de l’album misent presque toujours sur un contraste entre des passages d’une violence extrême et des passages nettement plus calmes, l’équilibre entre ces deux dimensions étant dosé à la perfection, l’écoute est toujours agréable à l’oreille. Cette ambiance peut donc nous évoquer par moments ce qui se fait dans la sphère du post-metal ambiant, on peut notamment penser à Sylvaine.

Soul//Less, l’un des titres phares de l’album, sur lequel on retrouve Mattéo Gelsomino (ex-Novelists, SAL3M), est peut-être le plus représentatif du style du groupe. On y retrouve le panel vocal de Chloé exposé dans sa globalité, et notamment avec de puissantes harmonies vocales, ainsi qu’une intro calme dont le combo delay+reverb donne une fois de plus un aspect mystique, avant d’exploser pendant les quatre minutes restantes.

L’album comprend deux interludes en plus de l’intro et de l’outro, ce qui n’est absolument pas répréhensible tant ces courts passages se différencient les uns des autres et peuvent être considérés comme des morceaux à part entière.

Cet album est une franche réussite, et le groupe se démarque de la plupart de ses homologues en instaurant une ambiance qui vous happe du début à la fin de l’album.