Texte : Shannon van Eis

La voix caractéristique et tranchante d’Emily Kempf n’a échappé à personne. Dehd est connu pour son mélange réfléchi d’indie, de garage et de surf rock. Le trio basé à Chicago s’est formé au cours de l’année 2015 et a depuis sorti quatre albums, dont le tout nouveau disque Blue Skies. L’album a été enregistré par le guitariste Jason Balla et mixé par nul autre que Craig Silvey, connu pour les albums des Rolling Stones, Arcade Fire et The National.

De prime abord, on s’attend à entendre le timbre habituel de Kempf dans le morceau d’ouverture « Control ». Au contraire, nous sommes agréablement surpris par la belle voix de Jason Balla. Le premier single rythmé « Bad Love » suit et ressemble à une libération de soi par rapport aux personnes avec lesquelles on n’est pas sur la même longueur d’onde. « Run, baby run, run from the bad love ».

Cette fois encore, les synthétiseurs et les boîtes à rythmes sont les principaux acteurs du son de Dehd. L’intro onirique de « Hold » se répercute sur des refrains accrocheurs qui se promènent sans cesse dans votre tête. « When will I feel it? Will I believe it when I do? » Dans la chanson « Window », on entend le nom de l’album, à savoir « Blue Skies ». A mi-chemin, on entend un son de guitare plus lourd. Ce que disent les paroles : un trou dans votre fenêtre, mais vous ne savez pas d’où vient la pluie. Sortez de votre zone de confort. Chercher ses propres limites et les dépasser. C’est ce dont il est question dans « Stars », selon la chanteuse Kempf. Le morceau commence comme un titre accrocheur et rapide, mais la vitesse ralentit au fur et à mesure que la chanson progresse. « Stars above, I get too much. »

Le son estival, tranchant et intelligent de ce groupe américain s’inscrit presque parfaitement dans la lignée de Vampire Weekend et Local Natives. Dehd montre au monde entier qu’avec une pochette d’album minimaliste, on a toujours la possibilité de sortir un album solide comme le roc. Cette fois avec deux fois plus de puissance.

Fat Possum