Texte : Florian Baudouin

Il est des groupes qui après un single donnent l’impression de faire partie de la scène depuis des années. Après avoir sorti un premier single, “Taking the Hood”, remarqué auprès de la scène locale, on a eu l’occasion de voir Bornside défendre les titres de son premier album sur scène au cours de son premier concert. On remarquait alors que le public s’était déplacé en masse pour les encourager et tout comme nous, attendait de pied ferme la sortie de leur premier EP, “Light Rain and Dick Moves”, disponible aujourd’hui sur toutes les plateformes, afin de se faire un avis plus éclairé.

Cet EP de cinq titres s’ouvre sur le morceau “Taking the Hood” premier single sorti par le groupe. Ce titre va tout de suite annoncer la couleur, puisque c’est un condensé de ce qui fait l’identité de Bornside : des riffs et des mélodies épurés et accrocheurs, des lignes rythmiques agressives et d’une efficacité sans nom, des ponts screamés avec un côté hardcore et des chœurs. La plupart du temps, lorsque l’on écoute du pop-punk, on peut avoir cette sensation ensoleillée, qui donne l’impression que tout est simple, tant musicalement que philosophiquement. Avec Light Rain and Dick Moves, Bornside nous donne également cette atmosphère, mais elle semble n’être que de façade. On sent effectivement en filigrane une atmosphère plus nocturne, avec comme le suggère le titre de l’album, une fine pluie plus rafraîchissante que désagréable et une mélancolie latente. Cet aspect mélancolique se retrouve sur Somewhere, dernier morceau de l’EP, qui se questionne sur la place de tout un chacun dans le monde et du désir de trouver un lieu où il n’y aura pas besoin de porter de masque pour être accepté. Ce morceau remplit d’ailleurs parfaitement son office de titre de clôture, puisqu’il nous emmène pendant 4 minutes vers le terme de l’opus, en passant par des parties claires, réverbérées et autres chœurs et nous laisse quitter l’EP sur une pointe de nostalgie. On note sur ce premier EP l’influence évidente de monuments du genre comme Blink-182 ou Sum 41 mais l’usage fréquent du scream fait également penser à Chunk! No, Captain Chunk!

Le seul point noir de l’EP semble être que l’on trouve ces titres un peu semblables les uns aux autres. L’atmosphère que dégage Light Rain and Dick Moves reste toutefois intrigante et il ne fait aucun doute qu’une fois pleinement développée, elle saura captiver son auditoire.

Photo : Bornside