Texte : Shannon van Eis

Ambition, corruption et désir. Selon Bloc Party, Alpha Games est un retour au son de leurs anciens albums. Penser à l’avenir, mais avec un clin d’œil à l’énergie du passé. C’est le premier album écrit dans le format que nous connaissons aujourd’hui. Après la sortie de Hymns en 2016, on n’a pas beaucoup entendu parler du quatuor de post-punk/art rock londonien. Le disque a été produit par Nick Launay et Adam Greenspan, qui ont collaboré sur des albums de Nick Cave, Yeah Yeah Yeahs et IDLES.

L’ouverture de l’album est « Day Drinker ». Après un court roulement de tambour, nous sommes immédiatement plongés dans les riffs de guitare dynamiques et le chant féroce auxquels le frontman Kele Okereke nous a habitués. « Traps » est le premier single présenté cette année, et quel single ! Il prouve ce que le groupe a à offrir. Accrocheur, mais aussi un peu agressif et grinçant.

« Pupils are dilated, you love it or you hate it » sont les paroles de la chanson ‘Rough Justice’, une chanson qui, surtout au début, rappelle la vivacité de groupes comme IDLES. Ce qui commence par un ensemble de parties de batterie et de synthétiseurs, se transforme rapidement en une partie de guitare féroce. « Rough Justice » s’avère être une chanson auto-écrite : une chanson sur les personnes bien élevées et glamour qui ont des connexions criminelles que personne ne devrait connaître.

Dans « The Peace Offering », qui est également le dernier morceau, nous découvrons une autre facette de Bloc Party. Avec la mélancolie et la réverbération que les guitares apportent, c’est comme un tournant par rapport aux chansons rapides précédentes. « No I don’t wish you death by stinging nettles, I don’t wish you death by a thousand paper cuts. No, not anymore. »

Le bassiste Justin Harris est convaincu que c’est l’album le plus évolué de Bloc Party. Les membres du groupe ne regardent peut-être pas vers le passé, mais ils ne regardent pas non plus beaucoup vers l’avenir. Alpha Games est un produit du moment présent. En bref : un album qui vaut la peine d’être écouté du début à la fin.

Bertelsmann Music Group

Photo : Wunmi Onibudo