Texte : Shannon van Eis

Beatrice Laus, alias Beabadoobee, a commencé à écrire de la musique dans sa chambre. À l’âge de sept ans, elle a créé dans sa tête son propre monde appelé « Beatopia ». Le problème, c’est qu’elle n’a pas été prise au sérieux, ce qui a valu à la britannico-philippine Bea d’être enfermée dans un environnement inspirant et imaginatif. Quatorze ans plus tard, il est temps de ramener Beatopia au grand jour.

« Is it me, or recently time is moving slowly? », « Beatopia Cult Song » est la chanson qui lance l’album. Une chanson subtile sur ce qui est instrumentalement plus imposant que le chant. Une chanson née de la spontanéité, explique Bea elle-même. Dans « Talk », le single sorti en 2022, la guitare, plus lourde, est davantage mise en avant. « I’m not sure if I’ve seen you before, you looked familiar when I saw you ».

La voix fine et presque veloutée de Bea se poursuit dans « Lovesong » – une chanson plus discrète, mais magique. Le nom parle de lui-même, car il s’agit d’une véritable chanson d’amour. Des paroles rêveuses résonnent sur la guitare acoustique : « I guess this is just another love song about you ». « Don’t Get The Deal » est une autre chanson qui commence de façon minimaliste, mais qui est ensuite renforcée par des parties de guitare passionnantes. Vient ensuite « Tinkerbell Is Overrated », avec la chanteuse Pink Pantheress. Un album ne doit pas nécessairement être composé uniquement de chansons qui se ressemblent et ceci en est un parfait exemple.

Ce que nous savons, c’est que la « Beatopia » ne manque pas de réalité. Contrairement à son premier album « Fake It Flowers », cet album n’a plus pour but de s’attarder sur le passé. Un album sur le processus qui consiste à ne faire qu’un avec soi-même et l’enfant qui est en nous, en laissant place à l’imagination. Le rétablissement personnel et le fait d’être satisfait de ce que l’on est.

Dirty Hit / Mattan Records