Texte : Dennis de Waard 

Deux ans après le come back du meilleur groupe belge, une nouvelle création de Balthazar fait son apparition : Sand. Avec le précédent album Fever, le groupe s’était complètement réinventé : Patricia Vanneste a quitté le groupe, mais a continué à jouer les parties de violon et a été remplacée par le touche-à-tout Michiel Balcaen. Le son art-rock est devenu plus art-pop et R&B. Une fusion parfaite des styles des deux leaders (Warhaus et J. Bernardt).  Ce cinquième album, en gardant à l’esprit les singles précédents, suscite toujours de grandes attentes mais réserve peu de surprises.

Sur le concept, Sand est un album intéressant. « Sand » désigne le sable qui coule dans un sablier. La pochette de l’album présente l’artwork « Homunculus loxodontus » de Margriet van Breevoort. Cette illustration représente l’attente et les « attentes » dans une salle d’attente du LUMC à Leyde. L’attente représente le temps. Le temps passe et pendant un moment qui semble être suspendu, c’est le moment de l’auto-introspection. On entend le groupe réfléchir sur les relations qui ont échoué (« You Won’t Come Around ») et d’autres références au temps apparaissent sur l’album (« Moment », « Hourglass », « Halfway »).

Balthazar reprend la formule de « Fever » : une art-pop sensuelle arrosée de R&B. Mais le groupe va aussi un peu plus loin en introduisant l’afrobeat, des boîtes à rythmes et un peu d’électro sur l’ouverture « Moment ». Sur le morceau un peu maladroit « I Want You », on entend même du jazz et sur « Linger On », on a droit à un disco-bang sexy et sans vergogne. La recette du succès semble plus adaptée à la radio mais tout aussi enthousiasmante, sombre, sensuelle et sexy. Les leaders de J. Bernardt et Warhaus sont encore mieux assortis et le son qu’ils parviennent à créer est incomparable dans leur genre.

Ce cinquième album de Balthazar a maintenu l’enthousiasme pendant un certain temps. Pour la première fois dans la carrière du groupe, les singles n’étaient pas assez attrayants pour faire attendre l’album avec impatience, et les paroles ne sont pas non plus tout à fait au même niveau que celles de « Rats », mais le groupe réussit quand même à livrer un album qui se perfectionne à mesure qu’on l’écoute. Sand dans son ensemble est heureusement meilleur que les singles et il y a des chansons sur l’album qui sont à la hauteur de leur talent (« You Won’t Come Around », « Moment », « Leaving Antwerp »). Balthazar a encore frappé et sait comment maintenir son trône sur la scène indie belge.

PIAS