Texte : Fabien Trève

À l’occasion de la sortie du nouvel album de Tired Lion, Breakfast for Pathetics, CHAOS Music Magazine vous propose d’en parler un peu. Mais avant cela, voici le projet en quelques lignes.

Sophie Hopes et son projet Tired Lion débarquent en 2016 avec l’EP Figurine. Les titres Not My Friends et I Don’t Think You Like Me plaisent particulièrement aux auditeurs (même si le titre éponyme reste pour nous le meilleur de cet EP, sorry not sorry). Cet EP a suffi à exposer au public l’énergie débordante de l’artiste Australienne. La même année sort un single, Agoraphobia qui semble présager une légère évolution.

En 2017 sort le premier album du groupe. Ce changement évoqué précédemment s’est totalement confirmé à la sortie de cet album. Un son plus travaillé, un gain de maturité, et une énergie intacte. Fresh, Cinderella Dracula et Dumb Days semblent être les titres les plus appréciés de ce premier opus, de manière totalement justifiée d’ailleurs. Semblablement à « l’après EP », un an après l’album sort le single With or Without, extrêmement catchy et efficace.

Cette année en 2020, Tired Lion nous a présenté successivement trois nouveaux titres, Waterbed, Lie To Me et Cya Later, tous trois accompagnés de leurs clips. Et c’est ce vendredi 20 Novembre qu’est sorti Breakfast for Pathetics, le second album du projet.

Cet album marque un renouveau dans la vie de Hopes et de son projet. En effet, quitter sa ville natale, Perth, traverser l’Australie et s’installer à Brisbane a automatiquement eu un impact sur le projet, notamment sur les membres du groupe qui ont malheureusement dû se séparer. C’est ce que Breakfast For Pathetics signifie, être entouré de ses proches, puis le changement…

C’est donc une nouvelle adresse pour l’artiste, mais également pour sa musique. Hopes a manifestement gagné en confiance en elle et a su travailler son identité sonore alternant puissance et calme, en mélangeant à la fois des couleurs pop et grunge. En parlant de sonorités, l’album met en avant les influences de Hopes sur certains titres, notamment Cya Later qui saurait rappeler 1979 des Smashing
Pumpkins
. S’installer à Brisbane a permis à Hopes de se rapprocher de son compagnon Luke Boerdam (de Violent Soho) qui a d’ailleurs pu produire ce nouvel album, et cela se sent ! Boerdam avait déjà pu travailler sur le précédent opus du groupe et lui donner l’énergie qu’il méritait. Sa collaboration fut tout autant importante pour ce nouvel album.

Parmi les titres que nous avons appréciés se trouvent : Waterbed et Cya Later (2 des 3 singles sortis avant l’album), mais nous avons également particulièrement affectionné le titre éponyme à l’album (Breakfast for Pathetics). Cya Later et ce dernier, très efficaces, sont parfaitement adaptés pour s’écouter en boucle et honnêtement, on se laisse tenter bien volontiers.

Si nous devions comparer objectivement cet album avec le précédent, nous ne constaterions pas forcément d’évolution majeure au-delà d’une prestance plus importante et d’un travail plus poussé sur les titres, la recette reste cependant efficace. Cela étant dit, le dernier titre de l’album, Screw You Man, semble nous faire mentir en se démarquant du reste de l’album. En effet, Sophie nous propose en guise de dernier titre, comme pour le précédent album, un titre beaucoup plus calme que les précédents, à la différence que cette fois, il est acoustique, une première pour Tired Lion.

Cet album saura sans aucun doute faire parler de lui quelques temps, et correspond totalement à la dynamique de la scène locale, notamment en tant que quasi one-woman band. Il est important de souligner la puissance de l’actuelle scène rock/alternative Australienne, et d’exposer le grand nombre
de femmes composant ses groupes et projets. Tired Lion a su depuis quelques années trouver sa place au sein de cette scène, notamment grâce à sa constance, et ce nouvel album ne risque pas de faire changer les choses.

Dew Process / Universal Music Australia