Texte et photos : Florian Baudouin

Cela faisait un moment qu’on n’était pas retourné au Sonic et c’est pour notre plus grand plaisir qu’on est de retour sur la péniche en bord de Saône pour le show de The Haunted Youth, en ce jeudi 6 avril. Ceux qui sont considérés comme les étoiles montantes de l’indie pop-rock belge ont sorti un premier LP “Dawn of the Freak” acclamé fin 2022 qui a joué le rôle de véritable tremplin pour propulser leur carrière au niveau supérieur. Quand on a su qu’il serait possible de voir le groupe de Joachim Liebens dans la salle pour le moins intimiste du Sonic on a donc sauté sur l’occasion, car il ne fait que très peu de doutes qu’ils trusteront bientôt les plus grandes salles. En ce qui concerne la première partie, c’est l’artiste lyonnaise Marlene Larsen qui a été choisie par nos amis de Cold Fame pour ouvrir la soirée. Parlons-en tout de suite.

Tel un bon benêt, c’est une demie-heure avant l’heure à laquelle je voulais arriver que je débarque au Sonic, car je ne sais pas faire la différence entre ouverture des portes et début du concert. Ce n’est cependant pas bien grave, ça permet de faire mes réglages tranquillement, de prendre un peu la température et d’échanger avec quelque sympathique quidam. La péniche se remplit vite, mais on peut encore y circuler sans trop de problème lorsque Marlene Larsen saute sur les planches de la scène. “Ça commence ?” lui murmure une de ses amies au premier rang. Elle hoche la tête un sourire aux lèvres et commence à jouer. Elle chante en s’accompagnant d’une guitare électrique et est également soutenue par son acolyte Hélène (on espère que ça s’écrit comme ça, sinon désolé) qui joue des parties de guitares plus lead et fait des chœurs, souvent des deuxièmes voix plus graves. D’un point de vue stylistique, on est sur un savant mélange de pop-punk, folk et indie rock, sans aucune partie rythmique donc, et on a pourtant pas l’impression qu’il manque quoi que ce soit. Les textes sont sentimentaux et teintés d’humour. Ce n’est pas étonnant d’ailleurs car on s’aperçoit très vite qu’elle pourrait tout aussi bien se lancer dans une carrière de stand-up sans aucun problème. Elle nous fait savoir qu’elle est très stressée et c’est peut être pour ça qu’elle parle autant, mais elle s’interrompt entre chaque morceau pour s’adresser au public et parler un peu de chaque morceau et à chaque fois c’est hilarant. Elle a signé récemment en label et prépare un album. C’est assez rare que je sois à ce point emballé par une première partie, donc je vais clairement écouter ça dès que possible et vous devriez en faire autant !

La salle est maintenant pleine à craquer et on espère que la péniche va tenir le coup. Lors du changement de plateau, on ne comprend pas tout. C’est vrai qu’on se demandait comment est-ce que le quintet allait tenir sur une petite scène, mais là on voit carrément un synthé et une guitare posés au pied de la scène. Et en effet lorsque le set de The Haunted Youth débute, on se rend compte que la claviériste Hanne Smets et le guitariste Tom Stokx vont vraiment jouer à quelques centimètres du public. Quand on parlait de concert intimiste, on ne s’y trompait pas. N’ayant plus écouté leur musique depuis la sortie de leur album en novembre dernier, je me concentre d’abord sur leur identité sonore. Et je me rends compte que je ne trouve pas qu’on soit vraiment sur de la pop psychédélique comme on peut le lire un peu partout, mais plutôt sur de la pop shoegaze teintée d’indie rock. En effet, on ne sort jamais trop des sentiers battus en termes de composition pure, mais on applique toute une pléiade d’effets sur les guitares, on met de la reverb sur la voix qui donne presque l’impression d’être en retrait. Mais concentrons nous sur l’attitude du groupe, car c’est peut être là que réside mon coup de cœur ce soir. Au plus près de nous, Hanne Smets semble prendre un immense plaisir derrière ses claviers, toujours le sourire aux lèvres et jetant régulièrement des regards complices à ses compères sur scène ; Tom Stokx quant à lui joue tout en interagissant avec le public présent près de lui. Joachim Liebens, leader du groupe, déclame ses textes derrière sa guitare avec une douceur infinie. Sa voix accompagnée par l’ambiance musicale se marie parfaitement avec les textes, traitant de doutes, de mélancolie, de tous les déboires que peut représenter la jeunesse aujourd’hui, mais toujours avec une touche d’espoir. On a l’impression que les cinq membres du groupe te prennent par la main et te disent “Viens, on va affronter les problèmes ensemble”. Et en fait on a envie de repartir avec eux à la fin de la soirée et de ne plus jamais les quitter. En finissant le set, ils se regroupent tous sur la scène pour un gros câlin collectif. Je crois que j’ai trouvé un de mes nouveaux groupes préférés ce soir.

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