Texte : Florian Baudouin
Photos : Bente van der Zalm

Voilà de longs mois qu’on ne vous a pas chroniqué de concerts, la faute à une vie personnelle bien mouvementée chez vos deux serviteurs en chef. Qu’à cela ne tienne, on a décidé de repartir du bon pied en cette nouvelle année, en démarrant sur les chapeaux de roue avec cette soirée placée sous le signe de la brutalité pure constituée de quatre groupes : Frozen Soul, Cabal, Nasty et Dying Fetus.

A notre grand dam, on arrive à peu près à la moitié du set de Frozen Soul qui ouvre les hostilités. On a donc pas pu en voir grand chose, mais on retiendra que le groupe semble déterminé à secouer cette salle d’entrée de jeu. Ils interagissent régulièrement avec le public entre les morceaux. Musicalement, on n’a pas l’air de réinventer la poudre en restant sur une formule alliant growl sur des riffs lourds aux rythmiques rapides parsemées de breakdowns plus lents. Le public n’est donc pas dépaysé, cependant on trouve la performance relativement anecdotique. Mais là encore, notre avis vaut ce qu’il vaut puisqu’on n’a pas vu le set en entier.

Après un sample soufflant une légère brise sur un CCO plongé dans l’obscurité, on découvre Cabal, groupe de deathcore danois ayant sorti son troisième album “Magno Interitus” l’an dernier. On est tout de suite intrigué par les divers sons électroniques, allant de nappes de synthés qui apportent une touche mélodique, à des sons plus industriels. Cependant, plus le set progresse moins cet aspect semble présent et on trouve ça un peu décevant. Le son des danois demeure tout de même bien captivant, porté par les hurlements enragés d’Andreas Paarup, lequel s’adresse au public à plusieurs reprises et semble regretter le manque d’engagement de son auditoire. La salle est pourtant déjà presque pleine, mais le public semble se préserver pour la suite.

C’est à partir de l’entrée en scène de Nasty que le public va vraiment commencer à sortir de ses gonds. Se contentant jusqu’alors de remuer la tête, les voilà lancés dans un circle pit, sous l’impulsion de Matthias, leader du groupe de hardcore belge. Ce dernier va faire l’effort de s’adresser au public en français autant que possible, tout le long du set. Le groupe démarre avec son plus grand succès “At War With Love”, issu de l’album “Realigion” de 2017.  C’est une grosse débauche d’énergie que vont nous proposer les belges pendant un peu moins d’une heure proposant des morceaux alternant entre parties ultrarapides aux rythmes galopants et parties beatdown plus lourdes.

C’est sur un sample de “The Boys Are Back in Town” de Thin Lizzy que le légendaire trio de brutal death metal américain Dying Fetus fait son apparition sous les acclamation de la salle, avant de commencer par “Justifiable Homicide”. Ce groupe est tout à fait impressionnant. Le bassiste Sean Beasley alterne entre riffs et parties solo avec une facilité déconcertante. Il utilise un octaver pour pitcher ses sons de basse en imitant une guitare et le subterfuge fonctionne à merveille. Beasley nous fait admirer toute sa virtuosité sur le bas du manche notamment avec ses nombreuses parties de tapping, tandis que le chant de John Gallagher est dans un registre plus grind qu’en début de soirée, et oscille entre death growl et pig squeal. Il est à noter qu’il n’y a pas de crash barriers ce soir. Donc outre le fait de compliquer la tâche de nos amis photographes, c’est aussi la fête aux stage divers qui toute la soirée ont accès à la scène et s’en donnent à coeur joie. Peu avant la fin du set de Dying Fetus, les messieurs de la sécurité semblent ne plus l’entendre de cette oreille et vont monter la garde de part et d’autre de la scène afin de déloger les malheureux osant s’aventurer trop près des planches. Ce ne fut pas un franc succès et c’est assez amusant à observer après trois heures et demie d’open bar. 

N’étant habituellement pas plus réceptif que ça au death ou au hardcore dans sa forme la plus brute, on a été agréablement surpris de se trouver complètement embarqués dans les univers des différents protagonistes de la soirée et les quatre heures de concerts ont glissé comme un pingouin sur la banquise. Ou plutôt, pour rester dans le thème, comme un cochon dans la boue.

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