Texte : Paul van der Zalm

Après presque un an et demi, nous nous sommes à peine remis de « Crash », le titre solide comme le roc de l’EP Feeling Lucky de Nilüfer Yanya. Il est donc surprenant qu’elle nous ait fait attendre si longtemps pour la suite de son premier album « Miss Universe », qui avait rencontré un franc succès. La créativité ne manque pas, mais peut-être que Nilüfer Yanya s’expose encore plus sur Painless qu’auparavant.

La devise de la couverture va dans ce sens : « Under it all I’m shameless, until you fall it’s painless ». Pour que l’album soit désormais une réalité, nous devons remercier Will Archer pour son inspiration. Après avoir contribué à l’une des autres chansons de l’EP, il est maintenant co-auteur et joue de la guitare sur huit des douze titres de l’album. Sur deux titres, Yanya a de nouveau collaboré avec Bullion et Jazzi Bobbi a également contribué à deux titres. Il convient également de mentionner qu’elle a écrit et enregistré la chanson « The Mystic » avec Andrew Sarlo, que nous connaissons grâce à Big Thief.

Il est ingénieux que Painless, malgré sa grande variété, sonne comme un tout. Le titre d’ouverture « The Dealer » est un succès immédiat : c’est une chanson puissante sur la base d’un breakbeat rapide. « Chase me » est un peu pareil, mais est un peu plus lourd et s’appuie davantage sur la guitare et la basse. Le rythme est encore plus rapide dans le single « Stabilise », qui est accompagné d’une vidéo tournée par sa sœur aînée Molly Daniel ; textuellement, il s’agit d’une confrontation avec le passé. Comme pour la plupart des autres titres, c’est en écoutant de plus près que l’on s’aperçoit de l’intelligence de la construction musicale des chansons. Les deux voix de Yanya sont utilisées de manière optimale, tantôt en forme de chœur, tantôt dans une alternance qui maintient les choses passionnantes. Cependant, avec le livret de paroles à côté de soi, il devient clair qu’elle interprète librement ses propres paroles.

Le titre phare « Shameless » est l’une des chansons les plus calmes et les plus faciles à écouter, sur laquelle Yanya exploite pleinement sa voix. Il est intéressant de noter que « Trouble » s’appuie fortement sur une répétition et une modulation de la guitare, avant de se terminer par une outro avec des sons de guitare distordue. « Comfort » est une chanson de réconfort tranquille que Yanya a dédiée au chanteur danois Søren Holm, mort jeune. Le dernier titre, « Another Life », est une chanson sensuelle accompagnée d’un clip qui semble rappeler « Crash ».

Le 20 mars, Nilüfer Yanya sera à Paris, au Trabendo, pour une unique date en France.

ATO / PIAS