Texte : Shannon van Eis

Le quintet de post-punk irlandais, qui se présente sous le nom de « The Murder Capital », sort un nouveau disque après son premier album « When I Have Fears ». Un disque sorti sous un label dont ils ont fait leur propre réalité : Human Season Records. Le répertoire du groupe basé à Dublin peut être décrit comme brut et sombre, mais surtout superbement organisé musicalement. Ils ont déjà joué en première partie de leurs compatriotes irlandais de Fontaines D.C. Ils ont également fait une apparition au festival London Calling d’Amsterdam. La conclusion est donc que vous pouvez très bien mettre cette musique dans la même playlist que Shame et IDLES.

Lorsqu’un groupe sort quatre singles aux sonorités totalement différentes avant la sortie de l’album, il doit tenir de grandes promesses. De cette façon, on empêche les gens de se faire une idée de ce à quoi ressemblera l’album. Par exemple, « A Thousand Lives » semble être un véritable successeur du premier album et « Return My Head » en est le pendant. Le poétique « Ethel » est porté par des guitares semblables à celles de Joy Division et se transforme en une partie féroce de batterie et de guitare. « I always wanted it to be like this for us / Having our first kid / Name her Ethel ».

Le premier titre, « Existence », dure un peu plus d’une minute. On n’y entend que la voix du chanteur James McGovern. Parfois accompagné de silence, parfois accompagné d’un bruit de fond chaotique. « Existence fading  / Existence / Exist. » La transition vers « Crying » est si subtile qu’elle est parfaitement adaptée. La chanson présente des guitares agressives et particulièrement impressionnantes qui renvoient aux débuts du groupe irlandais. 

« The Stars Will Leave Their Stage » consiste en de nouveaux éléments bourdonnants et des effets de guitare, qui conviennent en fait étonnamment bien au groupe. Vient ensuite le contraste de « Belonging », dont le son est aussi étrange que magnifique. Le titre « Gigi’s Recovery » montre que le grand son de The Murder Capital n’a pas disparu. Ce faisant, on pourrait même dire que le son a été réinventé. « Gigi, you never left me. » Le dernier morceau, « Exist », qui semble répondre à « Existence », est un choix délibéré. « Existence changing / Existence / Exist. »

Les gens qui connaissent The Murder Capital depuis un certain temps n’ont certainement rien à craindre. « Gigi’s Recovery » montre des aspects différents combinés aux vieilles habitudes. Tout au long de l’album, il pose constamment une question centrale : que signifie exister ? Pour le groupe, « Gigi’s Recovery » est devenu le symbole du travail qu’il accomplit non seulement pour l’amour de l’art, mais surtout pour lui-même. 

Human Season Records